Quel rôle l’éthique peut-elle jouer dans l’articulation entre la pensée et la culture ? L’entrée dans la «postmodernité» sonne le glas de l’éthique conçue comme un relais entre la pensée – vue comme saisie de l’être ou de l’essence des choses – et la culture – entendue comme monde de la vie ou monde du sens commun. En déduisant l’éthique d’un substrat ontologique, on a fait d’elle une instance de régulation des rapports sociaux, des institutions et des sujets. L’effondrement de la métaphysique – qui affecte la «pensée» – et la pluralisation des sociétés – qui affecte la «culture» – signifient la fin de cette «éthique-relais». Prenant acte de ces transformations, j’esquisserai quelques tendances et défis de la réflexion éthique contemporaine à partir de deux dossiers : le dossier de la bioéthique comme exemple d’institutionnalisation de l’éthique et celui de la revendication éthique basée sur l’identité.