La division industrielle du travail, qui reposait sur la décomposition des métiers et sur la réorganisation, au profit des entreprises, des opérations ainsi «libérées», s’est prolongée au XXe siècle vers toutes les autres formes de la connaissance. La ressaisie organisationnelle des savoirs exige maintenant une semblable libération opératoire de la connaissance et la dissolution des arts, des sciences, des disciplines et des professions dont les universités et les collèges ont la garde. Le déplacement de la recherche vers la production directe de procédés techniques mobilisables par les organisations et le déclin concomitant de la formation des personnes, loin de favoriser la généralisation des formes de participation à la vie sociale basées sur le savoir (une généralisation qui a d’abord été célébrée à titre de société du savoir), peut être vu tout aussi bien comme signant la fin des savoirs, compris comme conditions subjectives de l’autonomie des «professionnels». Les gratifications liées à l’intégration des universités à une économie de la puissance les incitent à travailler à la dégradation de toutes les occupations qui ont explicitement en partage la fonction du «jugement» et à se féliciter de fournir des recettes et du personnel au système de l’exécution compétente des directives.